Traversée des Pyrénées entre GR et HRP

Traversée des Pyrénées entre GR et HRP

Etape 41 : Refuge Jeandel - Port de Larrau

Lundi 20 aout 2018

Etape 41 : Refuge Jeandel – Col de la Pierre Saint Martin (1765m) – Refugio de Belagua – GR12 – Port d’Ourdayté (1416m) – Port de Belhay (1728m) – Portillo de Sotalepoa (1691m) – Portillo de la Pista (1662m) – Elhurrosoko lepoa (1648m) – Axurterrigagna (1660m) – Port de Larrau (1578m)

 

Départ du refuge à 7h44 sous un ciel superbe, en revenant sur nos pas, par le GR10, jusqu’au col de la Pierre Saint Martin. C’est un col routier frontalier, mais rien n’indique que nous changeons de nation quand nous basculons sur l’autre versant à 8h11. Malgré le soleil et un ciel sans nuage, le petit vent qui parcourt ces vallées est froid. Nous suivons intégralement la route en versant espagnol, jusqu’au refuge abandonné de Belaga. Ce n’est pas vraiment de la randonnée passionnante, mais c’est ce qu’il y a de plus rapide. Nous y parvenons à 9h39, en 1h50.

 

Station de ski de La Pierre Saint Martin et pic d'Anie à droite

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Symbole de la traversée, l'ombre nous devance

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C’est ici que l’on se raccorde au beau sentier du GR12. Le GR traverse de nombreux flancs de montagne, restant longtemps de niveau, avant de monter brutalement à un col qui n’est pourtant pas frontalier. Comme le mentionne Yannick, c’est le kilomètre vertical du jour. Nous découvrons pour la première fois, la silhouette du pic d’Orhy qui se dressera sur notre chemin dans 24 heures. Nous aurions pu gravir le pic Bimbalèta, mais l’inclinaison de la pente est suffisamment raide pour nous dissuader, d’autant qu’il reste encore une très grande distance avant la fin de l’étape. Il en va de même pour le Lakartxela, beau, impressionnant avec son versant calcaire abrupt, mais tellement raide ! (snif)

 

Pic d'Orhy

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Refuge de Belagua

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En courbe de niveau, nous gagnons un nouveau col, le frontalier Port de Belhay. Nous y rencontrons un beau troupeau de brebis locales à long pelage. Les animaux entretiennent les flancs de montagne en broutant et en piétinant le sol. Sans cela, il serait tout simplement impossible d’évoluer sur ces pentes fortement inclinées. En suivant une nouvelle sente de niveau, nous arrivons au Portillo de la Pista à 12h15, pour déjà 4h05 d’itinérance. C’est donc à ce col que nous prendrons le repas.

 

Pic d'Orhy par delà le portillo de la Pista

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Nouvelle borne frontière

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Il fait une chaleur insoutenable. Nous avons l’impression que nos vêtements vont fondre sur nos épaules. Le temps est superbe, mais tout comme la veille, en moins d’une heure, cela ne va pas durer. Un brouillard monte à la vitesse d’un isard au galop du fond de vallée et nous absorbe entièrement. Le temps d’une mélodie à l’harmonica, et nous voilà repartis à 13h10. Heureusement, nous n’avons qu’à suivre les balises rouges et blanches du GR12. Nous resterons entièrement versant français, mais à part la carte, il n’y a pas d’autre information qui nous le confirme. Cela fait moins de 20 minutes que nous marchons, que nous trouvons Marc au bord du chemin ; il était venu à notre rencontre, non sans avoir au préalable gravi le pic au nom imprononçable d’Otxogorrigagna. Il sera notre guide dans ce brouillard, mais toujours sur le GR12. Après quelques égarements, quelques pentes gravies inutilement à chercher le sentier, et quelques bornes frontières plus tard, nous retrouvons le balisage.

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Une ultime bosse se dresse sur notre route, au nom tout aussi imprononçable d’Achourterrigagna, seul sommet du jour. C’est pied au plancher que Marc l’aborde, comme toujours. Pas question de céder un mètre, une course s’engage. Brouillard et vent violent viennent de France pimenter ce moment d’euphorie. Yannick n’a pas encore fourni son effort quand je plafonne, ayant des difficultés à respirer convenablement dans ces bourrasques violentes. Marc semble distancé mais attend le moment opportun pour me dépasser. Yannick, en bon trailer de Vallespir, se met à courir pour affirmer sa place de leader, et c’est au sprint que je prendrai la seconde place à Marc qui a tenté un coup de bluff. Il fallait bien ce moment ludique pour donner un intérêt à cette fin d’étape sous le signe de la grisaille froide. Nous arrivons au port de Larrau à 15h20, où la voiture nous attend. Une étape plutôt longue mais sans encombre, accomplie en 6h11.

 

Borne au port de Larrau

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Ayant un peu de temps, nous allons voir le panorama versant espagnol, totalement à l’abri des nuages de France qui viennent se disloquer sur la crête frontière. C’est un spectacle étonnant que l’on rencontre tout le long de la cordillère. C’est la constante climatique des Pyrénées où il fait toujours plus beau au Sud. Nous descendons en voiture au gite de Logibar, fréquenté par des touristes plus habitués aux plages qu’à la montagne. Le gite se trouve idéalement placé sur le tracé du GR10, qui débouche des gorges d’Holtzarte. Une bière et une douche plus tard, les traces de fatigue commencent tout juste à s’estomper. Le repas sera animé par le patron, un basque fier de ses racines, qui a un humour communicatif. Tout le monde se couche à 22 heures, dans une chambre où nous sommes les trois seuls ; le repos est indispensable pour aborder la prochaine étape, encore plus longue que celle du jour.

 

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La journée en chiffres :

Temps de marche : 6h11 – Distance : 27,7 km – Vitesse : 4,5 km/h

Dénivelé positif : 939 m – Dénivelé négatif : 1025 m

Altitude maxi : 1813 m – Altitude mini : 1424 m

 


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31/08/2017
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