Etape 3 : Las Illas - Arles sur Tech
Samedi 13 juillet 2013
Etape 3 : Las Illas - via le sentier des Trabucayres - Col de Lli - Sanctuaire des Salines - Col du puit de neige - Roc de France - Col de San Marti - sentier des crêtes les Collades - Ecogite Moulin de la Palette - via le GR 10 coll de Paracolls - La Batllia - Le pla de Bernadou (Arles/Tech)
Ayant passés la nuit seuls au gîte, le sommeil fut au rendez-vous, et réparateur. Cette étape va terminer la traversée des Albères, avec le point culminant du massif et nous amener dormir au pied de la haute montagne, au cœur du Vallespir. La responsable du gîte nous conseille de partir tôt car, selon ses dires, l’étape sera longue. Nous quittons donc le gîte du village à 7h57 pour attaquer une longue journée. On emprunte au niveau de l’hôtel, le sentier dit « des Trabucayres ». Les Trabucayres étaient des bandits de grands chemins qui terrorisèrent le Vallespir vers 1840. Les Trabucayres sont ainsi nommés car ils étaient armés de trabucs (tromblons). Ces bandits avaient établi leur quartier général à Las Illas, en raison de sa proximité avec la frontière espagnole et de son habitude de la contrebande.
Il ne fait pas encore très chaud, ce qui rend la première montée de la journée agréable. On suit un balisage jaune dans une châtaigneraie. Nous débouchons au col de Lli où l’on retrouve la frontière, matérialisée par la borne 557.
Nous changeons de cap pour cheminer sur une piste, dans un paysage typiquement Méditerranéen. Cette piste, parfois recouverte de langues de ciment, monte fortement. Malgré la pente, nous gardons un bon rythme de marche. L’itinéraire finit par quitter la piste, ainsi que la végétation Méditerranéenne, pour partir à droite dans une forêt de résineux. Cela va permettre de casser la monotonie de la piste ; Yannick va même trouver un cèpe que nous allons emporter tant il est appétissant. Au détour du bois, nous arrivons à l’ermitage des Salines après 1h29. Nous profitons de faire la première pause à la magnifique fontaine ombragée.
Après quelques instants d’hésitation, nous trouvons le bon sentier qui doit nous ramener en France. Il monte fortement et sans détour. C’est une prise de dénivelé brutale, si bien que nous ne sommes pas surpris en arrivant si vite à la frontière, au col du puits des neiges. Une plaque commémorative orne un rocher, relatant les temps funestes de la guerre de 1940, et les nombreux réfugiés Espagnols qui empruntèrent ce col.
A présent, on retrouve le GR10 que l’on va suivre. Il ondule dans une forêt de hêtres dont on tombe sous le charme. Le sous-bois est propre et les tapis de feuilles mortes semblent être posées là pour amortir le pas lourd des randonneurs. Comme c’est pratiquement de niveau, nous avançons vite.
Le sentier sort du bois et nous le quittons, un court instant, pour gravir une cime proche du Roc de France. Comme il est inutile de pousser plus loin nos pas pour atteindre le Roc de France que nous connaissons déjà, ce petit sommet annexe sera le point culminant du jour. Il est 10h57, nous marchons depuis 2h40.
La vue s’étend très loin, de l’Ouest où nous allons, au Nord où nous irons. Pour le moment, l’imposant massif du Canigou reste encore visible, mais les nuages qui s’y forment prouvent, que ça ne durera pas. On regagne le sentier du GR10 pour un bref instant, puisque nous allons le quitter au moment où il plonge vers le col Cerda. Nous allons partir à gauche, et longer la frontière presque de niveau. Cette variante est parfaitement balisée de marques jaunes. C’est une découverte pour Yannick et moi. Cet itinéraire permet de faire un arc de cercle autour de l’élégant Roc Saint Sauveur, gravi avec Quentin et Marilyn en avril dernier.
Au col de la Dona Morta, il faut être attentif pour changer à nouveau de cap et piquer plein Nord vers la France. La boussole nous sera précieuse pour se mettre sur le sentier non balisé. En abordant la descente, je trouve à mon tour un superbe cèpe. Et de 2 pour le souper ! A 12h42, on trouve un coin d’ombre pour manger le panier repas acheté au gîte, bien copieux (salade de riz, sandwich, camembert et 4 abricots). Voilà 4h03 que nous avons quitté Las Illas, quasiment la moitié de l’itinéraire effectué. Cette pause sera de courte durée, car au loin, les orages se mettent en place pour un spectacle de son et lumière. A 13h27, on repart pour 300m de descente directe. On débouche alors sur une piste où il faut prendre à droite. Cela nous conduit à l’écogîte de La Palette à 14h07, voilà 4h43 que l’on déroule nos pas toujours plus vers l’Ouest. Nous faisons une halte et j’en profite pour faire connaissance avec la patronne des lieux qui connaît parfaitement sa montagne. En temps « normal », ce magnifique gîte est une halte obligatoire pour tout randonneur. Il se trouve à une distance raisonnable de Las Illas dans un sens, et Batère de l’autre.
Or nous ne sommes pas raisonnables, mais surtout nous allons profiter de dormir pour une fois à la maison, chez ma mère à Arles-sur-Tech. Cette pause nous permet de partager nos expériences avec les résidents du gîte, et de prendre connaissance des conditions météo futures. Tout en bavardant, la pluie approche de plus en plus, alors à 14h43, on reprend le GR10 qui passe dans la propriété du gîte, afin d’entamer la montée du col de Paracolls. Le sentier sous les châtaigniers, arbres typiques du Vallespir, est beau et progressif. Mais ce n’est pas suffisant pour échapper à la pluie qui nous rattrape à 15h20. Les arbres nous protègent grandement, jusqu’au moment où la pluie redouble. C’est la première douche imposée du séjour. A 15h53, soit une heure après avoir quitté l’écogîte du Moulin de La Palette, le col est franchi.
Ici nous entrons en terrain connu, une fin d’étape qui sonne comme un retour aux sources. Nous connaissons également les pièges des pierres humides, nous nous méfions que trop du sol glissant. Les anecdotes qui ont eu lieu ici nous reviennent en mémoire et c’est avec joie qu’on les évoque. La maison est proche.
Au dessus du mini-golf de La Batllia, on quitte le GR10 pour suivre la route qui nous amène au pla de Bernadou. Enfin, on arrive chez maman à 17h23 en 7h07 de marche. Nous sommes fourbus, les épaules mâchées. Nos corps semblent déjà marqués par la fatigue. Mais la douche et le bon repas maternel, agrémenté des champignons ramassés, vont nous remettre d’aplomb pour l’étape terrifiante qui nous attend le lendemain. D’ailleurs, cette étape nous hante depuis le départ, plus de 2200m de dénivelé positif avec une distance supérieure à 30km, de ces étapes qu’on ne fait qu’une fois dans une vie. Nous en sommes capables, à condition qu’il ne pleuve pas, sinon il faudra trouver un autre itinéraire.
La journée en chiffres :
Temps de marche : 7h07 - Distance : 24 km - Vitesse : 3,9 km/h
Dénivelé positif : 1316 m - Dénivelé négatif : 1573 m
Altitude maxi : 1366m - Altitude mini : 267m
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