Traversée des Pyrénées entre GR et HRP

Traversée des Pyrénées entre GR et HRP

Etape 8 : Les Bouillouses - Refuge des Bésines

Jeudi 18 juillet 2013

Etape 8 : Les Bouillouses - Pic Carlit par le couloir Nord/Est - pla de Castell Isard - cabane de Rouzet - porteille de Lanoux - les étangs Moulsuts - Refuge des Bésines

 

Cette journée va nous hisser au sommet de ce premier périple, qui est aussi le point culminant des P.O. : le pic Carlit. Ce sera également l’entrée dans le département de l’Ariège par la porteille de Lanoux. Debout dés 6h avec un départ à 7h05, on prend la direction des étangs du Carlit. Pour le moment, la météo est stable, ciel bleu. Elle semble nous laisser au sec pour la matinée. On prend le sentier des étangs, où nous rendons une petite visite à chacun d’entre eux.

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Comme souvent, des chevaux se trouvent dans le secteur.

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Puis, c’est sans difficulté que nous nous hissons jusqu’à 2500m où l’on trouve alors la neige.

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Elle est présente en abondance, mais on pourrait l’éviter par la voie normale. On choisit néanmoins de monter dans l’axe par le couloir Nord/Est, encore praticable. Nous avons tous les 3 un piolet. Nous allons enfin utiliser le piolet que l’on traîne depuis 8 jours. Néanmoins, sans crampon, il va falloir être prudent. On s’engage donc pour un premier couloir en version estivale.

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Marilyn découvre cette nouvelle façon de gravir un sommet. Je passe en tête pour faire la trace, Yannick reste dernier pour seconder notre novice. Très appliquée, elle progresse vaillamment.

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Plus on s’élève et plus la neige est dure, et elle devient très dure au moment où la pente est la plus inclinée.

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Pour éviter une chute, avant la sortie du couloir, Marilyn et moi allons quitter la neige par la droite, afin de poursuivre sur les rochers. Yannick termine en solo dans son élan, et nous nous retrouvons tous sur la crête. A 10h37, après 3h05 d’efforts, nous voilà au sommet de cet acte I, le toit des Pyrénées-Orientales. Nous venons de vaincre de la plus belle des manières le seigneur Carlit et ses 2921m.

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Il est grand temps de prendre des forces pour la suite, mais avant tout, on profite de la vue dégagée, et du soleil.

Vue côté Bouillouses d'où l'on vient

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Vue côté Lanoux où l'on va

Vue sur le Lanoux.JPG

 

Il faudra aider Marilyn à faire passer un petit malaise, provoqué par tant d’efforts. On quitte le sommet après 20 merveilleuses minutes. Cette fois, on part sur le Carlit de Baix et l’on s’engage dans un couloir de pierres.

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C’est un passage à ne conseiller qu’à des randonneurs chevronnés. La descente est très raide, sur terrain croulant où la roche se délite.

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Dés la première occasion, on va chercher un névé pour quitter définitivement ce passage délicat. Marilyn nous a impressionnés par son sang-froid, après son coup de moins bien au sommet. Pour gagner le temps perdu dans cette cheminée, et aussi pour s’amuser un peu, on descend en ramasse 2 pentes bien glissantes ; c’est ludique et rafraichissant.

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Il est 12h25 quand on se pose pour prendre le repas, en tournant le dos au Carlit. Voilà 4h que l’on marche.

Ce que l'on vient de descendre

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Au loin vers l’Ouest, les orages annoncés, comme depuis les 8 derniers jours, se mettent en place pour se déverser dans quelques heures. A 13h10, c’est parti pour la seconde moitié de la journée, et la plus longue encore. C’est un tracé totalement inédit. De plus, je ne suis jamais allé aussi loin dans ce secteur, et comme c’est la découverte totale pour nous 3, je reste concentré pour trouver le meilleur itinéraire. On fait quelques slaloms entre les congères et butes pour en gravir le moins possible.

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La pluie nous rattrape à 14h, d’abord légère, puis viennent les grêlons. On contourne le pic Castell Isard et on met le cap sur la cabane de Rouzet. La pluie cesse, alors, on profite un peu de la présence de chevaux, dociles et paisibles.

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La cabane est dans un état d’insalubrité inquiétant. C’est bien triste. Puis on contourne sans trop de difficultés pour nos grandes jambes (dur dur pour Marilyn !), les nombreux cours d’eau qui se jettent dans l’immense étang du Lanoux. Quand on engage la montée vers la porteille de Lanoux, la pluie tombe à nouveau de plus belle. Décidément, on ne manquera pas d’eau en montagne cette année. Cette grimpette s’effectue au milieu des pelouses de gispets, c’est vraiment bucolique. A 15h13, on franchit la porteille pour entrer, après 6h02, en Ariège. C’est Terra Incognita pour Yannick et Marilyn.

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Un dernier regard dans notre dos, sur les P.O. alors qu’il ne pleut plus, et l’on file dans la descente. C’est un petit vallon très confidentiel, où les marmottes n’ont à craindre que l’aigle qui rôde. On arrive au niveau d’une cuvette où dorment au pied de l’austère Pic Pedros, les étangs Moulsut, dont la couleur rivalise sans complexe avec celle des lagons.

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La pluie s’invite à nouveau, pour ne plus nous quitter. Heureusement, le sentier est bien évident et pas trop glissant. On se demande qui emprunte ce sentier, alors que parallèlement passe le GR10 et la cohorte de ses adeptes. On va trouver sur le sentier la plante emblématique des Catalans : le coscoll. Il y en a en grande quantité, preuve qu’ici on ne les mange pas. Après les péripéties habituelles pour traverser le torrent gorgé d’eau, on arrive heureux et plutôt en forme au joli refuge des Bésines, à 17h22. Nous avons couvert cette étape en 7h13. Sacrée journée encore ! Marilyn s’est bien adaptée à notre rythme de marche et sa bonne humeur faisant le reste.

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Le gardien nous attend sur le balcon pour nous souhaiter la bienvenue. Après la douche, bien froide pour moi, et la traditionnelle bière, on passe à table pour une soirée typique de haute montagne, faite de partages d’expériences et d’échanges. Yannick a encore une fois fini tous les plats, faisant honneur à la cuisine locale. 21h, nous avons besoin de repos car dans quelques heures, une nouvelle journée typiquement ariégeoise nous attend. Il faut comprendre par typiquement ariégeoise, beaucoup de dénivelé sur terrain accidenté, et des paysages très contrastés, composés de vallées encaissées et de crêtes déchiquetées. Réveil à 5h45 pour un petit déjeuner à 6h15 et pas à 6h18 comme le précise très autoritairement le gardien. Une déformation professionnelle due à une ancienne vie active certainement. Dans 2 jours, nous aurons atteint le terme de ce premier acte. Cette traversée file vraiment trop vite.

 

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La journée en chiffres :

Temps de marche : 7h13 - Distance : 19,5 km - Vitesse : 3,5 km/h

Dénivelé positif : 1244 m - Dénivelé négatif : 1179 m

 Altitude maxi : 2921m - Altitude mini : 2005m

 

 

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15/11/2012
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